Migration : jusqu'où migrer ?

JUSQU'OU MIGRER

Les espèces migrant le moins loin sont souvent les espèces montagnardes : Accenteur alpin,
Venturon montagnard, Niverolle alpine.
Ils descendent plus bas en altitude l'hiver, en se déplaçant de quelques kilomètres seulement.

La distance de migration varie aussi en fonction du sexe et de l'âge. Les femelles de la plupart des
petits passereaux, tendent à migrer plus loin que les mâles. Il y a 2 explications à cela :

1) Les mâles ont besoin de revenir avant les femelles au printemps, pour trouver et défendre leur
territoire, sur leur site de reproduction. Pour arriver le plus vite possible, ils doivent partir moins loin
hiverner. Les femelles et les jeunes hivernent plus au sud qu'eux.

2) Les femelles qui hivernent au même endroit que les mâles, sont reléguées aux habitats de qualité
inférieure, et sont donc en moins bonne condition physique. De ce fait, elles doivent passer plus
de temps que les mâles à constituer leurs réserves de graisse, avant de quitter leur site d'hivernage,
afin de pouvoir migrer en bonne forme. Les jeunes également.
En hivernant plus au sud, elles évitent la compétition avec les mâles, et profitent d'une plus grande
abondance de nourriture, avant de partir, au printemps, plus tardivement.

Pourquoi les jeunes, dont la mortalité est supérieure à celle des adultes, en migration, partent ils
plus loin que les mâles adultes ?
Là encore, comme pour les femelles, c'est la compétition qui les force à aller plus loin, pour ne pas
se retrouver avec les mâles adultes,
Ceci est accentué chez les jeunes oiseaux qui ne se reproduisent pas avant l'âge de 2 ans ou plus :
ils n'ont pas d'urgence à revenir tôt de leur site d'hivernage, alors que plus au sud, ils peuvent profiter
du début du printemps. C'est le cas des jeunes Goélands.
Certains oiseaux ne migrent pas systématiquement la première année, comme le Busard des roseaux.

Les insectivores, tels que les Pouillots véloces, les Rossignols, effectuent des migrations 2 fois plus
longues que les granivores, comme les Grosbecs par exemple.
Les passereaux à régime alimentaire mixte (Rougegorge, Fauvette à tête noire), migrent le plus
souvent à des distances intermédiaires.
On peut les classer en 4 sortes :

1) Migrateurs stricts : tous ou presque les oiseaux migrent dans une population donnée. Ce sont
en général des migrateurs au long cours.
2) Migrateurs partiels : La proportion des migrateurs de cette catégorie peut varier d'une année à
l'autre. Ils migrent sur des distances plus courtes.
3) Migrateurs iruptifs : Ils sont capables de migrer en réponse à une pression environnementale
immédiate. C'est le cas des Pinsons du Nord.
4) Sédentaires : Tous les oiseaux de cette catégorie restent sur place toute l'année.

Changement de comportement migratoire :

SERIN CINI
Au débur du 19ème siècle, il ne vivait que le long de la Méditérrannée.
Maintenant il est observé dans toute la France, et même plus au nord en Europe.
Il a développé un comportement migrateur, alors qu'il était principalement sédentaire
dans la France méridionale.

PIPIT SPIONCELLE
Ils partent nettement plus loin que les autres espèces montagnardes. Ils quittent la
montagne, en partant un peu dans toutes les directions, parfois vers la mer. Ils recherchent des zones
humides pour l'hiver.

TICHODROME ECHELETTE
Ils apprécient les nombreux insectes de vieux bâtiments de villes proches de ses monta-
gnes natives. Ils partent parfois jusqu'à plusieurs centaines de km, à la recherche d'une falaise, d'une
cathédrale, ou même d'un monument parisien, comme le Mont Valérien dans le 92, pour hiverner.

COLIBRI A GORGE RUBIS
Il ne pèse que 3 grammes et effectue un trajet de 6000 km pour migrer
Certains en parcourent 1100 km au-dessus du Golfe du Mexique, sans pouvoir se poser.

POUILLOT FITIS DE SIBERIE
D'un poids de 8 gr, il effectue 15000 km, deux fois par an.

ROUGEGORGE
Passereau à régime alimentaire mixte, comme la Fauvette à tête noire, il migre le plus
souvent à des distances intermédiaires.

Surprenant d'imaginer que des oiseaux de qq grammes comme le colibri parcourent  de telles distances.

J''ai lu que des des géolocalisateurs miniature ont permis de prouver que la sterne arctique parcourt près de 70000 km/an en migration de l'arctique à l'antarctique.

Merc encore ! La Sterne arctique, c'est mentionné dans le livre mais je n'ai pas pu tout réécrire, effectivement, c'est je crois celle qui parcourt le plus de km. Incroyable ! Elles passent plus de temps à migrer qu'à nicher.