Migration : Pourquoi migrer ?

Données recueillies d'après le livre du même nom, en plusieurs chapîtres, assez détaillés, qui seront comme un résumé de ce livre.

I) GENERALITES

Les oiseaux migrent essentiellement pour trouver les ressources alimentaires dont ils ont besoin, selon les saisons.
Ce n'est pas tant le froid qui les pousse à partir à l'automne, mais ses conséquences sur leurs proies, qui  disparaissent complètement pour certaines, notamment lors du gel, de la neige.
Une température globale augmentant, aura tendance, dans le futur, à une diminution de la distance de migration, et un allongement de la période de reproduction.
Dans la majorité des espèces, les jeunes oiseaux, nés quelques mois ou semaines auparavant, partent seuls en migration, souvent bien après les adultes, et parviennent pourtant à leur destination.
Dans nos régions tempérées il existe très peu d'espèces exclusivement sédentaires : ce sont les Pies, Sittelles, Grimpereaux, certaines Mésanges (huppées surtout), certaines Chouettes, Perdrix, Faisans.

  Grimpereau des jardins

Les jeunes sortis du nid, capables de se nourrir, partent explorer les environs. Ils y découvrent les ressources et les pièges, et recherchent déjà de futurs territoires où s'établir.
Leur vie s'arrête bien souvent là, à l'adolescence, la mortalité est très importante à cette période.
Certaines espèces restent assez près, d'autres ayant une capacité de déplacement supérieure, se dispersent parfois plus loin, jusqu'à plusieurs dizaines, voire centaines de km.
Il serait préférable qu'elles évitent de s'éloigner, mais les places sont chères, et la destruction d'habitats n'arrange rien. Aller plus loin, c'est prendre le risque de ne jamais trouver d'habitat favorable, mais aussi, s'offrir la possibilité d'en trouver un meilleur. Les risque de consanguinité en sont réduite.
La dispersion se fait de manière aléatoire, dans toutes les directions.

Les jeunes s'ont aucun renseignement sur les habitats qui leur seraient favorables alentour, ni sur leur taux d'occupation par leur congénères, qui n'auront aucune envie de leur céder la place.
Une partie d'entre eux se disperse en dehors des limites de l'aire de répartition actuelle de l'espèce.
Mais souvent, la possibilité d'y trouver un habitat favorable se fait plus rare, sauf si le milieu change, ou si elle parvient à s'accoutumer à ce milieu différent.
C'est ainsi que se produira l'expansion de l'espèce, de génération en génération.
Si cette expansion se fait à partir d'une population presque exclusivement sédentaire, les générations suivantes le resteront. Mais au fur et à mesure qu'on grimpe vers le nord, les ressources alimentaires peuvent faire défaut à la mauvaise saison. Plus les descendants continueront leur expansion vers le nord, plus la proportion des comportements migratoires sera importante, jusqu'à avoisiner les 100%, sous des latitudes à saisonnalité très prononcée.
La migration comporte des risques de mortalité élevée et demande une énergie importante. Elle n'a de raison d'être que si le bénéfice est supérieur à celui de la sédentarité.
Un comportement migratoire ou non est sélectionné s'il optimise le succès reproducteur tout au long de la vie de l'oiseau.
Lorsqu'une espèce est capable de s'alimenter en hiver, c'est souvent en quantité insuffisante pour nourrir tous les individus. Les dominants, les plus expérimentés, ou gros oiseaux en seront plus capables. Ce sont les autres, les "dominés" qui adopteront le plus un comportement migratoire pour survivre. (voir Merles noirs -femelles)

  Merle femelle

Chez certaines espèces, on constate une grande variation du nombre de migrateurs, d'une année sur l'autre.
Pour les passereaux, la période de nidification est assez courte, ils ont ont plus de temps à passer en dehors de leur site de reproduction, et à migrer.
Leur mortalité liée au voyage migratoire, est plus grande que dans toutes les autres étapes de leur vie.
Ils peuvent mourir du fait de la distance à parcourir, ou du manque de ressources sur leur site d'hivernage.

AVRIL

A la fin du mois, la plupart des migrateurs sont revenus et installés.
Dans le sud de la France notamment, Guêpiers, Echasses blanches, Circaètes, Guiffettes noires, Courlis Corlieu, Chevaliers, s'attardent avant d'aller vers le nord.
D'autres se refont une santé en faisant une halte dans le sud de la France, comme le Gobemouche noir, le Rougequeue à front blanc.



MAI
Les Pies grièches écorcheur, Pouillot Fitis, Hirondelles rustiques, Rolliers, Rousserolles, Verderolles,
qui franchissent l'Afrique de l'est vers le 15 avril, arrivent en France (parmi les derniers), après la
traversée du désert.
La migration des rapaces s'achève par le grand spectacle des Bondrées apivores, passant par milliers
certains jours.
Dans les premiers jours de mai, les Martinets noirs reviennent.
A partir du 20 mai, c'est presque entièrement la fin des mouvements migratoires.

JUIN
Quelques rares espèces transitent en petit nombre à travers la France : Rousserolles effarvattes,
Turdoïdes, Hypolaïs, et quelques limicoles. On peut voir un Chevalier cul-blanc revenu du Nord.

JUILLET
Les oiseaux chantent peu, ils n'ont plus besoin d'attirer les femelles, mais seulement de signaler
à des juvéniles errants, que le territoire est pris.
Les Martinets noirs désertent les villes, pour partir vers le sud de l'Afrique. Ils ne se poseront plus
d'ici le moi de mai suivant.
Certains jours de fin juillet, des milliers passent au-dessus d'un point fixe, comme à Guissant, dans
l'Aude.
Les adultes soufflent enfin un peu. Certains en profitent pour renouveler leur plumage, d'autres
s'affairent à nourrir leur deuxième nichée.
Les adultes qui n'élèvent pas les jeunes, et ceux qui n'ont pas réussi à se reproduire, venus pour
la plupart du nord de l'Europe et de la Russie, font halte dans les marais européens, en route vers
l'Afrique.
Courlis corlieux et Huitriers pies, sont prêts à partir.
Des Puffins ayant passé quelques semaines en Amérique du Nord, font halte au Golfe de Gascogne
en particulier.

AOUT
Presque tous les migrateurs au long cours sont sur le qui-vive. Les roselières grouillent de Phragmites
des joncs, qui font une grande halte avant d'atteindre l'Afrique du sud.
Près à partir aussi : les Fauvettes grisettes, Fauvettes des jardins, Hypolaïs, Pouillots fitis, Gobemouches,
Rossignols, Pipits des arbres, Coucous, Loriots, Sternes.

SEPTEMBRE
Cigognes, Balbuzards, Aigles bottés, s'en vont vers Gibraltar.
Limicoles, Grands Gravelots, Canards Souchet, Pilets, Sarcelles d'été, partent vers l'Afrique.
La migration de Rousserolles effarvattes, Gorgebleues, Bergeronnettes printannières, Tariers des prés,
Traquets motteux, culminent à cette période.
Beaucoup d'espèces de juvéniles migrent à cette période, ainsi que les Hirondelles rustiques et les
Hirondelles de fenêtre.
Les migrateurs courte distance migrent en général après le 15 septembre :

OCTOBRE
C'est le mois des migrateurs courte distance, qui hivernent au nord du Sahara, et le plus souvent en
Europe du sud. Beaucoup migrent en journée, en groupe, par dizaines, parfois par milliers tels que :
Alouettes, Pipits farlouses, Bergeronnettes grises, Pinsons, Chardonnerets.
Des espèces plus boréales se mêlent à eux : Tarins des Aulnes, Sizerins flammés, Pinsons du Nord,
Grives, Merles, Pigeons ramiers, Rougequeues noirs, Tariers pâtres, Mésanges charbonnières,
bleues, noires, Pouillots véloces, Fauvettes à tête noire. Grues cendrées fin octobre.
Les Tariers pâtres, Pouillots véloces, Gobemouches noirs sont arrivés au Sénégal à la fin du mois.

NOVEMBRE
Quelques passereaux migrent pendant la première quiinzaine. Quelques Grues cendrées aussi.
Les Vanneaux huppés, déjà arrivés en France en septembre, continuent d'affluer, ainsi que les Canards
hivernants, les Grandes Aigrettes.

très bon et vaste sujet @suivre....comme les migrations